"من المرثاة القديمة الى المرثاة الرومنسيّة"
Mohammad AL Zou'bi, Département Des Langues Modernes, Université De al-AlBayt, Mafraq-Jordanie.
Abstract
Sous le vocable d'élégie, on désignait, dans l'Antiquité, un poème écrit en distiques élégiaques, (pentamètre + hexamètre dactylique) quel que soit le thème qui avait inspiré son auteur. La littérature française, avec ou après la Renaissance, en restreignit le sens à l'expression lyrique de la tendresse, toujours mêlée quelque peu de tristesse; de l'amour, souvent non payé de retour, souffrant, voire désespéré par la disparition de l'être aimé; de la douloureuse constatation de la brièveté du temps et des choses humaines.
Certes, on peut penser que c'est là un genre moins noble, par exemple, que l'épopée, dans la mesure où il ne chante pas l'action et, à plus forte raison de grands et beaux exploits, mais est plutôt un regard attendri ou apitoyé sur l'intime. Pourtant, dans notre siècle d'apparente extériorisation de tout, où rien ne paraît plus secret, où le moindre "blog" dit, semble t-il, tout sur tout, cette poésie de communion affective entre celui qui écrit et ceux qui le lisent, voire qui, sur scène, le disent, pratique qui est en train de revenir en force, n'est-elle pas un élément encore essentiel de la littérature?
C'est, en tout cas, ce qui a suscité notre intérêt, si bien que c'est la raison pour laquelle nous avons souhaité soumettre à l'analyse le parcours du mode poétique de l'élégie, de la Grèce à la fin du Romantisme.